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Le monde de la santé se mobilise une nouvelle fois en masse après les attentats de Paris


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Une AP-HP une nouvelle fois en première ligne face à "l'horreur" des attentats, une médecine libérale qui, par "solidarité totale", suspend sa contestation au projet de loi de Santé... Par communiqués et via les réseaux sociaux, les témoignages d'acteurs de la santé se sont multipliés après les attaques terroristes survenues le 13 novembre à Paris.Dix mois après l'attaque contre le journal satirique Charlie Hebdo et le supermarché casher à Paris (lire ci-contre), les professionnels de la santé se sont à nouveau fortement mobilisés à la suite des attentats survenus ce 13 novembre au soir dans la capitale et qui ont fait 130 morts et près de 350 blessés.

415 personnes prises en charge à l'AP-HP

En première ligne, l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a immédiatement déclenché son plan blanc, prévu pour les situations sanitaires d'urgence. "Tous les personnels sont mobilisés, notamment les équipes des Samu et les urgences. Les personnels nécessaires sont appelés directement par les hôpitaux", souligne le CHU francilien par communiqué. Les victimes ont été principalement prises en charge dans les hôpitaux Saint-Louis, la Pitié-Salpêtrière, Henri-Mondor, Lariboisière, Saint-Antoine, Bichat, Beaujon et l'hôpital européen Georges-Pompidou. L'AP-HP a recensé 415 personnes prises en charge dans ces établissements, dont : 80 en situation d'urgence absolue et 177 en situation d'urgence relative. En outre, 43 personnes impliquées (témoins ou proches) ont également été prises en charge. Et le CHU d'indiquer qu'à 17 heures ce dimanche 218 personnes étaient déjà sorties. S'agissant des 80 personnes en situation d'urgence absolue, 35 ne relèvent pas ou plus d'une surveillance intensive en service de réanimation, 42 y sont toujours en revanche et 3 sont décédées. "En état de choc, la majorité des personnes sont atteintes de traumatismes divers et parfois multiples qui pourront nécessiter une prise en charge médicale dans la durée", ajoute l'AP-HP.

Au passage, les ressources en sang sont à ce stade "suffisantes", ajoute le CHU mais "la mobilisation des donneurs doit s'effectuer dans la durée dans les jours qui viennent". C'est d'ailleurs la teneur de l'appel lancé via communiqué par l'Établissement français du sang (EFS) : "Le niveau satisfaisant des réserves en produits sanguins a permis de faire face à la situation exceptionnelle de cette nuit. Il n'y a pas aujourd'hui de besoins urgents mais il est important d'anticiper, afin que l'ensemble des besoins continuent à être satisfaits. (...) En effet, 10 000 dons sont nécessaires chaque jour. Tous les groupes sanguins sont recherchés".
"La solidarité des médecins libéraux avec les pouvoirs publics, la population, les autres soignants, et en particulier leurs collègues hospitaliers, est totale."
Dr Patrick Gasser, président de l'Umespe-CSMF
Par ailleurs, les syndicats de médecins libéraux et la FHP ont tous annoncé dans leurs communiqués par "solidarité" suspendre leur mouvement de blocage sanitaire et de contestation du projet de loi de Santé. "Nos premières pensées vont aux victimes de ces actes ignobles, à leurs familles et à leurs proches. Les services d'urgences privés de la région Île-de-France sont pleinement mobilisés pour faire face à cette situation dramatique. La priorité immédiate est aux secours", souligne ainsi Lamine Gharbi, président de la FHP. Même tonalité chez la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), le Syndicat des médecins libéraux (SML), la Fédération des médecins de France (FMF), MG France et Le Bloc, lesquels clament d'une même voix : "Les attentats (...) imposent l'unité de notre pays et la mobilisation de tous pour garantir les soins et la sécurité à l'ensemble de la population. En conséquence, les syndicats de médicaux libéraux appellent l'ensemble des médecins à cesser immédiatement toute action de grève des soins dans l'ensemble du pays et à se rendre disponibles autant que de besoin. La solidarité des médecins libéraux avec les pouvoirs publics, la population, les autres soignants, et en particulier leurs collègues hospitaliers, est totale". Un message repris par l'Union nationale des médecins spécialistes confédérés (Umespe-CSMF), le Syndicat national des anesthésistes-réanimateurs de France (Snarf), l'association SOS Médecins, le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG), l'Union française pour une médecine libre (UFML), le Syndicat des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) et Convergence infirmière. L'appel à la grève et à manifestation des orthophonistes le 17 novembre a également été annulé, annonce la Fédération nationale des orthophonistes (FNO).

Une "mobilisation exceptionnelle" saluée de toutes parts

Dénonçant d'"ignobles attentats", l'Ordre des médecins a, lui aussi, par communiqué exprimé aux victimes et à leurs proches "sa profonde douleur". Ses responsables tiennent en outre à "rendre hommage à la mobilisation exceptionnelle de tous les professionnels de santé, hospitaliers, urgentistes, internes, qui dès l'annonce de ces drames ont apporté les premiers soins aux victimes". Hommage également de l'ordre aux syndicats de médecins libéraux et à l'association SOS Médecins pour avoir immédiatement suspendu les grèves en cours. "Face à l'horreur, les professionnels de santé, fidèles à leurs missions, sont et seront aux côtés de leurs concitoyens pour les accompagner dans cette tragique épreuve", se félicite l'ordre. Du côté de la FHF, son président, Frédéric Valletoux, a lui aussi tenu à adresser via Twitter ses pensées "les plus attristées" aux victimes et à leurs familles et son "soutien aux équipes hospitalières mobilisées pour sauver des vies". Et s'agissant par exemple plus précisément de la FHF Bretagne, "tous les établissements hospitaliers (...) sont, aujourd'hui, aux côtés de leurs collègues et des équipes de secours qui sont mobilisés pour prendre en charge les victimes", ajoute par communiqué son président, Georges André, et son vice-président, Jean-Roger Pautonnier, saluant le "courage" et l'"abnégation" dont a fait preuve la communauté hospitalière d'Île-de-France. L'Ordre national des infirmiers a lui aussi rendu hommage aux infirmiers qui "ont (...) souhaité spontanément mettre à disposition des services d'urgences, de réanimation et de bloc opératoire leur intervention avant même la mise en œuvre du plan blanc". "L'horreur" revient enfin dans la bouche des différents syndicats hospitaliers, tous saluant eux aussi le dévouement des professionnels de santé.

Sollicité par Hospimedia, le ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes a pour sa part indiqué que Marisol Touraine reportait à une date ultérieure la présentation du pacte territoire santé 2, initialement prévue ce lundi 16 novembre à la faculté de médecine de Tours. La ministre s'est par contre rendue ce samedi dans la matinée à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière et à l'hôpital Saint-Louis, puis à l'hôpital Saint-Antoine dans la soirée avec le président de la République et le Premier ministre. Enfin, un deuil national de trois jours ayant été décrété à compter de ce de dimanche par le chef de l'État, une minute de silence sera respectée dans l'ensemble des services publics ce lundi 16 novembre à 12 heures.

Thomas Quéguiner

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