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Politique de santé

Emmanuel Macron loue le travail des "héros en blouse blanche" face au coronavirus

Pour gagner du temps et endiguer encore et toujours la propagation du Covid-19, le chef de l'État a annoncé le report de tous les soins non urgents et la mobilisation à plein régime des capacités hospitalières. Face à des "décisions de rupture" et certains "sacrifices", il a promis de mobiliser tous les moyens financiers, "quoi qu'il en coûte".
Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d'un service de garde, "afin que les personnels [...] indispensables à la gestion de la crise sanitaire puissent faire garder leurs enfants et continuer d'aller au travail".
Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d'un service de garde, "afin que les personnels [...] indispensables à la gestion de la crise sanitaire puissent faire garder leurs enfants et continuer d'aller au travail".

Face à "la plus grave crise sanitaire qu'ait connue la France depuis un siècle", le président de la République, Emmanuel Macron, a tenu ce 12 mars pour sa première allocution télévisée depuis le début de la propagation du coronavirus Covid-19 à témoigner la pleine "reconnaissance de la Nation" aux professionnels de santé. Médecins, infirmiers, aides-soignants, ambulanciers et autres personnels des établissements de santé, sociaux et médico-sociaux mais aussi scientifiques, étudiants et jeunes retraités, qu'ils opèrent en ville ou à l'hôpital... "Ces héros en blouse blanche" sont engagés "avec dévouement et efficacité. Si nous avons pu retarder la propagation du virus et limiter les cas sévères, c'est grâce à eux", a insisté d'emblée le chef de l'État.

Seulement le début de l'épidémie

Pour autant, "nous ne sommes qu'au début de l'épidémie [...]. Le virus continue de se propager et est en train de s'accélérer", a ajouté avec "gravité" et "lucidité" Emmanuel Macron. Le dernier bilan fournit par la Direction générale de la santé (DGS) fait état de 2 876 cas confirmés, dont 129 situations graves avec des patients en réanimation et 61 décès. Et une "deuxième vague" n'est pas exclue "un peu plus tard", touchant "en nombre beaucoup plus réduit des personnes plus jeunes a priori moins exposées mais qu'il faudra soigner également". Pour toutes ces raisons, la santé doit donc être "la priorité absolue". Une première réunion du comité scientifique de suivi s'est tenue ce 12 mars (lire notre article).

À ce jour, l'enjeu est double. C'est d'une part de protéger les plus vulnérables que sont les personnes âgées de plus de 70 ans, celles souffrant de maladies chroniques (diabète, obésité, cancer...) et autres troubles respiratoires, et les personnes en situation de handicap. Toutes sont invitées à "rester autant que possible à leur domicile" si ce n'est pour faire leur course ou s'aérer. En revanche, conformément à l'avis des scientifiques et des différentes forces politiques, les élections municipales, dont les deux tours sont prévues ces 15 puis 22 mars, sont bel et bien maintenues pour "assurer la continuité de notre vie démocratique" (lire ici et nos articles).

Des déprogrammations immédiates

D'autre part, l'autre priorité reste de "freiner l'épidémie" pour éviter l'accumulation de patients en détresse respiratoire dans les services d'urgences et de réanimation, quitte à devoir demander des "sacrifices" dans "l'épreuve". Outre l'appel à "intensifier au maximum" le télétravail et à "limiter les déplacements au strict nécessaire", la mesure la plus emblématique est sans conteste la fermeture de toutes les crèches, écoles et universités à compter du 16 mars "et jusqu'à nouvel ordre". Un service de garde sera mis en place dans les prochains jours région par région, afin que "les personnels [...] indispensables à la gestion de la crise sanitaire puissent faire garder leurs enfants et continuer d'aller au travail".

Par ailleurs, "toutes les capacités hospitalières nationales ainsi que le maximum de médecins et de soignants seront mobilisés". En parallèle, les soins non essentiels sont reportés, là encore "pour gagner du temps", avec une déprogrammation immédiate de toutes les interventions chirurgicales non urgentes, et ceci aussi bien dans les établissements de santé publics que privés (lire ici et nos articles). Quant à l'espoir d'un antidote, plusieurs pistes de traitement se dessinent et "des protocoles ont commencé" en attendant un vaccin, mais "pas avant plusieurs mois".

"La santé n'a pas de prix"

En écho aux appels du terrain à davantage de crédits pour l'hôpital public et la santé en général, Emmanuel Macron a assuré que "la santé n'a pas de prix. Le Gouvernement mobilisera tous les moyens financiers nécessaires pour porter assistance, pour prendre en charge les malades, pour sauver des vies, quoi qu'il en coûte". À l'entendre d'ailleurs, beaucoup des "décisions de rupture" prises pour faire face au coronavirus et des changements qui en découlent seront ensuite gardés. "Parce que nous apprenons aussi de cette crise, a souligné le chef de l'État. Parce que [...] nous en tirerons toutes les leçons et sortirons avec un système de santé encore plus fort. [...] La santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, notre État providence, ne sont pas des coûts et des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables que le destin frappe. Il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché."

Dans l'attente, "pour les jours, les semaines, les mois à venir", il s'agit "de faire bloc" non sans "une grande discipline individuelle et collective" et "de nouvelles solidarités" intergénérationnelles. À titre d'exemples : c'est ne pas rendre visite aux personnes âgées, "un crève-cœur nécessaire temporairement" (lire notre article) ; c'est aider le voisin soignant qui a besoin d'une solution de garde pour ses enfants ; c'est enfin aider ces mêmes soignants à bien se protéger face au virus à travers "dès règles [...] claires [...] proportionnées et expliquées".

Thomas Quéguiner

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