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Le Collectif interblocs publie un protocole de prise en charge au bloc lié au Covid-19

Le Collectif interblocs publie un protocole de prise en charge au bloc opératoire des patients atteints de Covid-19. Il s'agit d'un outil pratique permettant aux professionnels d’améliorer leur sécurité. Une sécurité qu'ils jugent délaissée."Il y a un vide complet sur le sujet. Les protocoles établis dans la gestion de la crise sanitaire sont généraux. Au bloc opératoire, nous étions démunis, alors nous avons décidé d'y remédier nous-mêmes", explique Rachid Digoy. Il est le président du Collectif interblocs, qui réunit toutes les professions du bloc opératoire. Et dans la gestion de cette crise sanitaire, ces personnels, qui prennent en charge des cas aigus de Covid-19, ne veulent pas être les oubliés de la sécurité.

Ils ont donc dévoilé il y a quelques jours un protocole spécifique au bloc opératoire, rédigé en collaboration avec l'expert en conception et hygiène hospitalière, Patrick Breack. Cette initiative vise à proposer aux professionnels un outil pratique et réaliste leur permettant d’améliorer quotidiennement leur sécurité. Ce protocole rappelle quelques bases, comme le mode de contamination du virus mais aussi les gestes importants. De la préparation du patient, à la sortie et l'entretien de la salle, chaque étape y est détaillée.


Des FFP2 pour tous au bloc

Quelle est la particularité de ce protocole par rapport à d'autres, comme celui de la Société française d'hygiène hospitalière (SF2H) sur l'utilisation des masques (lire notre article) ? "Les recommandations qui peuvent être rédigées sur le port des masques le sont sur la base des stocks disponibles. Il s'agit de procédures dégradées. C'est un scandale sanitaire", confie Rachid Digoy.

Ce protocole rédigé par et pour les professionnels du bloc intègre donc une procédure calée sur les "besoins réels". Avec un impératif : "des masque FFP2 pour tous les professionnels de chirurgie et non juste pour ceux en charge de l'intubation, cela semble impératif compte tenu des conditions d'air au bloc", insiste le président du collectif. Le protocole explique en effet que "la haute contagiosité de ce virus exige que toute personne évoluant au bloc opératoire se conforme strictement aux précautions complémentaires d’hygiène indispensables à sa non propagation. Par principe de précaution, il faut en conclure que tous les intervenants d'une salle d’intervention doivent porter un masque FFP2." Ce protocole a été transmis à tous les adhérents du collectif, y compris à la SF2H, sans retour à l'heure où nous publions.



Déjà, dès le 20 mars, les professionnels de blocs opératoire*, parmi lesquels le collectif, ont donné l'alerte sur la carence de matériel de protection. "Depuis de nombreuses années, les professionnels de santé tirent la sonnette d'alarme et alertent sur la dégradation de leurs conditions de travail", remémorent-ils. Or ils rappellent le contexte de "grave pénurie de masques chirurgicaux et FFP2 au sein des blocs opératoires". "Ces masques sont réservés dans certains établissements à l'usage de la prise en charge anesthésique", décrivent-ils. Quid du reste des soignants ? Ils n'ont d'autre choix que d'utiliser les masques chirurgicaux. "Nous le savons tous, au regard de nos protocoles très exigeants en matière de chirurgie, par ailleurs validés par les ARS, ces masques ne protègent pas d'une contagion par gouttelettes, ce qui favorise l'autocontamination du personnel soignant", soulignent-ils.

L'ensemble du personnel du bloc opératoire dénonce donc une dégradation des conditions d'utilisation des matériels en fonction des stocks disponibles, et non en fonction des besoins de protection des personnels et des règles de santé publique. Ce protocole vise à y remédier d'urgence.

Clémence Nayrac

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