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L'outre-mer va connaître une "aggravation" du Covid-19 sous 3 à 4 semaines

Pour le conseil scientifique Covid-19, c'est une certitude : l'épidémie va s'aggraver dans les territoires ultramarins. Ses membres évaluent de 3 à 4 semaines le décalage avec la métropole. D'où la nécessité d'y réorganiser en urgence les hôpitaux.Dans un avis daté du 8 avril publié deux jours plus tard, le conseil scientifique Covid-19 s'intéresse plus particulièrement à la situation sanitaire dans les territoires ultramarins. Globalement, l'épidémie de coronavirus va s'y "aggraver dans les semaines qui viennent", écrivent ses membres, évoquant dans leur texte un "décalage d'environ trois à quatre semaines" entre la métropole et l'outre-mer (à télécharger ci-dessous). De fait, "il est impossible aujourd'hui de dire quand les pics épidémiques seront atteints et quel niveau ils atteindront dans chaque territoire".

Un risque élevé de comorbidités

Par conséquent, il convient dans ces territoires de renforcer l
es capacités hospitalières avec par exemple l'appui de la réserve sanitaire et du Service de santé des armées (SSA). Certes, les capacités de réanimation de cas graves de Covid-19 sont loin d'être saturées mais il n'en demeure pas moins qu'elles sont également "actuellement rares", note le conseil scientifique. Sa principale source d'inquiétude vient, non pas de la jeunesse de la population qui la laisse a priori "moins à risque de forme grave", que de la forte présence sur place de comorbidités comme l'hypertension, le diabète et le surpoids. Or "compte tenu des délais d'acheminement des équipements, il faut dès à présent anticiper les besoins en lits de réanimation en évaluant la faisabilité et le gain en nombre de lits qu'apporteraient des mesures type déprogrammation de la chirurgie non essentielle, conversion de lits de réanimation pédiatrique en réanimation adulte, et sollicitation du secteur privé". Il est donc "urgent" de réorganiser le fonctionnement des hôpitaux qui accueillent les cas de coronavirus, insiste le conseil scientifique.

Une "stratégie "test, test, test""

S'agissant des test diagnostiques, ce dernier défend "une stratégie "test, test, test" dès maintenant" (lire ici et nos articles). Cela suppose de "renforcer certains laboratoires hospitaliers" et de passer de nouvelles commandes "spécifiques et personnalisées" de réactifs et matériels de prélèvement. À ce titre, "une stratégie de package "machine + petite équipe" doit être privilégiée, glissent les membres du conseil scientifique. L'équipe doit être composée de 4 à 5 personnes, venant de métropole pour une formation et une accélération de la mise en phase opérationnelle. Le partenariat public-privé pour le réseau des prélèvements Covid-19 doit se mettre en place dès maintenant." De la même manière, ajoutent-ils, il est "impératif" d'éviter les ruptures de stock en matériel de protection (masques, surblouses, gants, gels hydroalcooliques...) et de permettre "une large utilisation des masques en privilégiant en cas de tension les personnels de santé". Enfin, le conseil scientifique juge nécessaire d'organiser, "de manière médicalement contrôlée", l'accès aux traitements du Covid-19 en cours d'investigation, et ceci "dans le cadre de procédures dites "compassionnelles"".

Mayotte classée "dans une catégorie à part"

Au-delà, écrivent ses membres, ce sont bel et bien des mesures "différenciées et adaptées à la phase épidémique et aux capacités de chaque territoire" qui doivent être appliquées. Entre autres exemples : "quatorzaine préventive pour tous les arrivants" ; isolement des cas avérés dans des "structures extrahospitalières médicalisées" ; suivi actif des personnes contacts... Et des Antilles à la Guyane en passant par La Réunion, la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Saint-Pierre-et-Miquelon et Wallis-et-Futuna, une île doit être classée "dans une catégorie à part", avertit le conseil scientifique : Mayotte. En cause : un "risque important d'explosion épidémique et de paralysie du système de santé" (lire notre article).

Thomas Quéguiner

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