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Offre de soins

Le CHU de Nice profite de "l'accalmie" pour reprogrammer des activités hors Covid-19

Depuis l'activation du plan blanc le 14 mars, le CHU de Nice a revu toute son organisation pour prendre en charge les patients atteints ou non par le virus. Le pic étant passé, l'hôpital compte désormais reprogrammer des activités nécessaires, avec certaines contraintes."Il est de notre devoir de ne laisser personne au bord du chemin." Le Pr Thierry Piche, président de la commission médicale d'établissement (CME) du CHU de Nice s'inquiète de la perte de chance des patients hors Covid-19, non pris en charge en raison de la déprogrammation des activités de l'hôpital après l'activation du plan blanc le 14 mars. La baisse d'activité du CHU liée au Covid-19 lui permet de reconsidérer l'offre de soin proposée aux patients jusqu’à la fin du confinement, en reprenant en charge les patients qui en ont le plus besoin.

Des activités Covid désarmées car inutiles

"Après six semaines de déprogrammation, ce serait fâcheux qu'on souffre d'une crise sanitaire à cause de complications pour les patients qui ne sont pas atteints du Covid-19"
Charles Guépratte, directeur général du CHU de Nice
Avec 165 patients hospitalisés au 23 avril, dont 15 en réanimation, le CHU de Nice estime que le pire est derrière lui. Alors qu'il accueillait 35 à 40 patients en réanimation il y a moins de deux semaines, le directeur général, Charles Guépratte, constate une "accalmie réelle" avec une diminution très forte du nombre de patients en réanimation liée à un faible taux de contamination. Ce constat a amené le CHU, avec l'ARS Provence-Alpes-Côte d'Azur, à envisager des reprogrammations. "Nous n'avons jamais atteint les limites du système hospitalier et nous avons été amenés à désarmer des activités liées au Covid-19 car elles n'étaient plus nécessaires", explique le directeur général lors d'une conférence de presse ce 23 avril. L'hôpital veut désormais lutter contre les renoncements et les retards de soins pour les patients non-Covid-19.

Une reprise modérée sous conditions

Sous l'autorité de l’ARS, le CHU pose néanmoins trois conditions à la reprise "modérée" de certaines activités. L'accroissement de cette offre de soins hors Covid-19 doit être "réversible" afin de permettre de réarmer si besoin des capacités en réanimation et en hospitalisations en moins de 48 heures. Une stratégie similaire à celle adoptée par les établissements d'Haguenau dans le Nord-Alsace (lire notre article). Les nouvelles prises en charge devront également rester urgentes et sans possibilité d'être différées. La chirurgie programmée par exemple ne reprendra pas afin de permettre aux équipes de se reposer et à l'effectif de se renouveler dans de bonnes conditions, précise la direction de l'hôpital.

Tensions sur les curares et hypnotiques

Enfin, le CHU surveille avec attention le niveau des produits de santé, notamment les curares et hypnotiques utilisés en services de réanimation et d'anesthésie. La visibilité est pour l'instant assurée sur 2 à 3 semaines. "Ces produits connaissent une forte tension au niveau national et ne doivent donc pas être dilapidés pour des activités non urgentes", estime Charles Guépratte. La reprise d'activité se limitera donc à l'activité chirurgicale qu'il n'est pas possible de différer, notamment pour les pathologies cardiaques, l'anévrisme de l'aorte, le dépistage ou les soins de support du cancer. Cela représente 30 à 40% de la capacité habituelle du CHU en termes d'activité. Les mesures de précaution continueront d'être appliquées avec la mise en place de circuits dédiés et des aménagements architecturaux dans les salles d'attente.

Perrine Debacker

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