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La vente en supermarché ravive la polémique sur le manque de masques pour les soignants

Les annonces sur la vente de centaines de millions de masques chirurgicaux en grande surface font l'objet d'une levée de boucliers chez les professionnels de santé avec, en toile de fond, le manque de matériel de protection à disposition."Aujourd’hui, la consternation s'allie au dégoût", clament dans un communiqué les présidents des conseils nationaux des ordres des médecins, des pharmaciens, des sages-femmes, des infirmiers, des masseurs-kinésithérapeutes, des pédicures-podologues et des chirurgiens-dentistes. Cette réaction unanime intervient après l'annonce de la vente de centaines de millions de masques par les enseignes de grande distribution. "Nos soignants de la première ligne ont dû faire face à la pénurie", rappellent-ils à propos du manque de masques pour se protéger contre l'épidémie de Covid-19.

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Où étaient ces masques quand nos médecins, nos infirmiers, nos pharmaciens, nos chirurgiens-dentistes, nos masseurs-kinésithérapeutes, nos pédicures-podologues, nos sages-femmes mais aussi tous nos personnels en prise directe avec la maladie tremblaient et tombaient chaque matin ?" s'interrogent-ils en critiquant une "surenchère à l'indécence", avant de conclure : "L'heure viendra, nous l'espérons, de rendre des comptes." De son côté, la Fédération du commerce et de la distribution dénonce un "communiqué outrancier et diffamatoire" de la part des ordres professionnels. Elle promet ne pas disposer de stocks cachés et précise que les chiffres avancés sont des commandes.

Un "déstockage massif" promis par le ministère

À l'issue du Conseil des ministres du 2 mai, Olivier Véran, en charge des Solidarités et de la Santé, entend clore la polémique. "La grande distribution a annoncé, non pas des stocks, mais commandes", indique-t-il. Le ministre rappelle les dons des enseignes commerciales au début de l'épidémie et réfute l'existence d'un stock caché. À sa connaissance, la grande distribution dispose d'entre 5 et 10 millions de masques en stock tandis que l'État, les collectivités et les hôpitaux ont importé plus de 500 millions de masques chirurgicaux. Il promet un nouveau "déstockage massif" et gratuit de masques pour les professionnels de santé.


Saisine du Conseil d'État

Une prise de parole qui ne suffit pas à rassurer les professionnels de santé qui sont touchés par le manque d'équipements de protection individuelle depuis plusieurs semaines. Le syndicat Jeunes Médecins annonce ainsi, dans un communiqué, sa volonté de poursuivre l'État sur sa gestion des masques. "Alors qu'un certain nombre d'enseignes de la grande distribution annoncent qu'elles sont parvenues à sécuriser l'approvisionnement de millions de masques chirurgicaux, les soignants en sont réduits à se rationner et à fabriquer des masques de fortune, s'exposant ainsi au coronavirus sans protections adéquates", avance-t-il pour expliquer cette saisine du Conseil d'État. Une pétition, avec plus de 50 000 signatures le 4 mai, appelle à la mise en place d'une enquête parlementaire sur ces stocks.

La Fédération française des praticiens de santé (FFPS) attend une dotation élargie à l'ensemble des professionnels de santé. Elle estime dans un communiqué qu'il serait "inadmissible que pour reprendre le travail, les professionnels de santé soient obligés de faire la queue au supermarché pour s’équiper en masques". La FFPS rappelle, par exemple, que les orthophonistes ont donné leur stock d'équipements de protection au début de l'épidémie mais qu'ils ne font pas encore partie des professionnels pour lesquels des masques sont déstockés.

Un appel pour des masques gratuits pour les malades chroniques

En qualité de "soin préventif", le masque de protection doit être gratuit pour les personnes atteintes d'une affection longue durée. Cette exigence, la Ligue contre le cancer l'annonce par communiqué. Elle s'étonne qu'aucune disposition sur le port de masque ne soit prévue pour ces malades chroniques dans le cadre du déconfinement. L'association estime que les proches aidants devraient également pouvoir disposer de masques gratuits. Alors que le prix de vente unitaire des masques chirurgicaux est plafonné par décret, elle souligne également les difficultés pour les patients les plus précaires et les plus fragiles pour s'en procurer.

Jérôme Robillard

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