Le concept de territorialisation des politiques publiques n'est pas nouveau. En matière de santé, il oriente même les décisions depuis longtemps. La loi « patient, santé et territoires » attendue pour l'automne doit, comme son nom l'indique, le remettre au goût du jour. En attendant le texte définitif, les acteurs du secteur hospitalier se mobilisent pour définir au mieux des territoires de santé qui devront être demain le cadre d'un système plus efficient.
En baptisant son projet de loi pour la modernisation du système de santé «patient, santé et territoires», Roselyne Bachelot fait de la déclinaison des politiques sanitaires dans les différents territoires un point central de la réforme à venir. La ministre de la Santé s'inscrit ainsi dans la lignée des actions qui, depuis près de quarante ans, visent à simplifier l'organisation et le fonctionnement de la santé au niveau des régions.
En matière de territorialisation, la démographie médicale est une question clé. A la demande du conseil régional du Nord Pas-de-Calais, l'observatoire régional de santé (ORS) du Nord Pas-de-Calais vient de publier dans ce domaine une étude innovante. Elle propose une "analyse écologique" des métiers de la santé, qui permet de décrire les interactions des différents professionnels de santé amenés à la prise en charge d'une même pathologie, en l'occurrence le cancer. L'étude va dans le sens d'une constitution de territoires basée sur les ressources disponibles.
Dans un contexte économique tendu, la territorialisation semble être un phénomène inéluctable, source d'efficience. La Fédération hospitalière de France (FHF) en est consciente. A l'occasion d'un tour de France entamé il y a près d'un mois, elle pousse ses adhérents à appliquer une stratégie de groupe qui, seule, estime-t-elle, garantira l'avenir du service public hospitalier.