Le CHU de Martinique, qui va voir le jour le 1er janvier, est d'emblée plombé par un déficit proche des 147 millions d'euros. En Guadeloupe, celui de Pointe-à-Pitre persiste dans le rouge de 30 millions d'euros. Seul le CHU de la Réunion, tout jeune d'un an d'âge, ressort très nettement assaini. Un constat qui interroge.
En Martinique, l'ARS se donne quatre ans pour ramener l'équilibre au CHU, qui naîtra ce 1er janvier de la fusion entre les hôpitaux de Fort-de-France, du Lamentin et de la Trinité. D'ici là, les effectifs auront plongé de 15% et l'État devrait avoir déboursé plus de 350 millions d'euros rien qu'en recapitalisation.
À la Réunion, le CHU achève sa première année sur de bonnes notes : les comptes s'affirment à l'équilibre, les investissements d'avenir sortent confortés, la bipolarité se fait ici force de vente et le volet enseignement-recherche progresse à petits pas... mais sûrement, confie David Gruson, son DG, à Hospimedia.
En dépit de problématiques communes, un gouffre financier semble séparer le CHU de la Réunion de ses homologues ultramarins de Guadeloupe et Martinique. Si l'idée paraît taboue, plus d'une voix n'hésitent pas à couvert à réclamer un seul CHU des Antilles pour que les hôpitaux puissent enfin espérer y sortir la tête de l'eau.