"Madame la ministre, vous ne nous entendez pas !", clament par lettre ouverte le 21 février l'AMUF et SAMU-Urgences de France. Un cri d'alarme alors que les services d'urgences se noient ces derniers mois dans une crise "sans précédent", qui va jusqu'à pousser plusieurs chefs de renom à claquer la porte.
CHU, gros CH, petits hôpitaux... Partout, les mêmes mots sur les mêmes maux. Les services d'urgences implosent dans tous les coins de l'Hexagone mais, plus que de la fatigue ou du dépit, c'est surtout du renoncement par perte de repères qui ressort de la colère de ces chefferies en révolte.
Les dirigeants de l'AMUF et de SAMU-Urgences de France condamnent l'"indigence" des réflexions ministérielles sur les ressources humaines de l'urgence. En toile de fond, le conflit social actuel qui ne fait que confirmer la fracture profonde qui règne entre urgentistes et collègues "des étages".
À la tête de la Société française de médecine d'urgence (SFMU) et des urgences du CHU de Clermont-Ferrand, le Pr Jeannot Schmidt plaide pour une meilleure polyvalence et adéquation des lits d'aval hospitaliers. Une occasion de "gommer des non-évolutions passées" mais qui ne peut s'envisager sans création d'emplois.