Les 12 heures à l'hôpital : une polémique sans fin ?
Censées n'être que dérogatoires, les journées de travail en 12 heures tendent pourtant à se systématiser à l'hôpital, pour ne pas dire à se pérenniser. Et parfois à la limite de la légalité. Une évolution très individualiste extrêmement clivante et aux conséquences collectives encore trop méconnues.
Le rapport des forces sur le travail en 12 heures semble figé et n'incite pas à la conciliation. Pourtant, si l'avenir hospitalier doit être dans des plannings à différents régimes horaires incluant le risque santé dans le parcours professionnel, difficile d'y parvenir sans une culture du compromis.
Combien d'établissements ont d'ores et déjà fait le choix des 12 heures ? Mystère, aucun chiffre ne filtre du ministère ni des ARS. Mais en Île-de-France, cela concernerait près de 71% des hôpitaux. Un mouvement de fond qui n'est pas sans susciter des réserves chez certains directeurs.
Porté sur le terrain par une forte demande des agents pour convenances personnelles, le travail en 12 heures crée une triple fracture aux contrecoups hasardeux. Les syndicats sortent affaiblis, les anciens déconnectés des plus jeunes, les hospitaliers distancés de "leur" hôpital...