Dans les hôpitaux et Ehpad, les syndicats affinent leur stratégie électorale en vue du 6 décembre
Dernière ligne droite avant les élections professionnelles dans la fonction publique. Le compte à rebours a commencé pour le million d'hospitaliers appelés aux urnes le 6 décembre. Sur le terrain, les syndicats fourbissent leurs arguments. À cette occasion, Hospimedia a décidé de donner la parole aux représentants des trois corps de direction.
C'est dans un climat social des plus tendus que s'annoncent le 6 décembre les élections professionnelles. Elles s'inscrivent aussi dans un contexte de profondes mutations dans la fonction publique : fusion CTE-CHSCT, essor des contractuels, individualisation des rémunérations... Autant de sujets qui pourraient rebattre les cartes syndicales.
Au Syncass-CFDT, on ne cache pas que l'absence de concertation est devenue une règle de gouvernement au ministère de la Santé. À entendre sa secrétaire générale, Anne Meunier, "jamais le blocage n'a été porté à un tel paroxysme, même pour de simples adaptations sans effet financier". En clair, "cela ne peut durer", prévient la responsable.
Tant dans le sanitaire que le médico-social, certaines équations deviennent "inextricables" voire sont purement "impossibles" à résoudre, constate le SMPS. D'où ce nouvel appel aux pouvoirs publics de son président, Jérémie Sécher, pour "éviter la mise en cause systématique des directeurs ou de l'encadrement dès qu'un conflit individuel émerge".
Pour le CH-FO, le "double langage" des pouvoirs publics et "l'injonction paradoxale" choquent les directeurs. Et qu'il s'agisse des hôpitaux ou des Ehpad, son secrétaire général adjoint, Pascal Martin, dresse "un bilan insatisfaisant et source d'inquiétudes profondes". Un "étranglement assuré" qui nécessite un syndicalisme ni courtisan ni techno.
Un triple échec social, statutaire et politique. Pour l'Ufmict-CGT, le bilan à l'égard des directeurs depuis quatre ans est lourd de sens. Le Gouvernement lui-même, d'hier ou d'aujourd'hui, est accusé de "jeter de l'huile sur le feu", maltraitant directement les personnels de direction, s'en indigne le responsable des directeurs, Yves Richez.