Aujourd’hui, la violence est omniprésente et les établissements de santé n’échappent pas à ce constat. Placé dans le contexte actuel, l’hôpital est particulièrement touché. Il représente même un lieu propice au développement de la violence. Conscient de ce problème et de son impact sur les structures de soins, Jean-François Mattei a dorénavant placé la lutte contre la violence comme « une priorité de santé publique pour le XXIe siècle naissant », dans un discours à l’Académie nationale de médecine en octobre dernier.
Le premier rapport* de l'Organisation mondiale de la santé sur la violence et la santé dans le monde a été applaudi en 2002. Ayant pour objet de démontrer l'importance du phénomène, il tente par ailleurs " de remettre en cause le silence et les interdits autour des comportements violents " et " d'encourager le débat pour mieux comprendre ce phénomène extraordinairement complexe ". La compréhension du phénomène : voilà peut-être une première réponse pour vaincre cette problématique ?
Pour être efficaces, les mesures de prévention de la violence doivent se baser sur une bonne compréhension des facteurs qui influencent le phénomène. Or la violence est un problème complexe enraciné dans l'interaction de nombreux paramètres : biologiques, sociaux, culturels, économiques, environnementaux et politiques. Il faut donc s'y attaquer simultanément à de multiples niveaux plutôt que de combattre le problème de front et en masse.
La prévention n'est pas une fin en soi : il faut agir et réagir contre cette problématique. Face aux constats de situations de violence et à leurs effets, remonter aux sources du problème, ajuster les comportements managériaux en conséquence, réévaluer les moyens à disposition et instaurer un dispositif de veille sanitaire permet de boucler la boucle de la lutte contre la violence.