La création des GHT est-elle une menace ou une opportunité pour les hôpitaux psychiatriques ?
En attente du vote de la loi de Santé créant les GHT, de nombreux acteurs de la psychiatrie publique s'inquiètent des conséquences pour les hôpitaux spécialisés à intégrer de tels groupements pluridisciplinaires. Que ces craintes soient fondées ou non, la mobilisation s'amplifie en régions. Mais la ministre de la Santé, Marisol Touraine, se veut rassurante.
Depuis près d'un an, de nombreux acteurs de la psychiatrie publique sont mobilisés, au niveau national, sur la problématique de la création de GHT spécifiquement psychiatriques. Des motions de CME de CH spécialisés commencent à abonder en ce sens dans différentes régions.
Que prévoit précisément le projet de loi sur les futurs groupements hospitaliers et coopérations pour les établissements spécialisés en psychiatrie ? Au delà des assurances récentes données par Marisol Touraine sur la possibilité de GHT consacrés à la psychiatrie, restent les décrets d'application et le champ qui sera donné aux ARS.
La propension des ARS à engager des travaux sur la pertinence d'éventuelles GHT de psychiatrie apparaît très inégale selon les régions. Des raisons diverses sont avancées : la prématurité du débat alors que les ARS se réorganisent et que la loi de Santé n'est pas encore votée. Parfois, on confie que la question est "taboue" ou encore "politique".
Chargée par Marisol Touraine en décembre 2014 avec Frédéric Martineau d'une mission sur la mise en place des groupements hospitaliers de territoire (GHT), Jacqueline Hubert, directrice générale du CHU de Grenoble, évoque à la demande d'Hospimedia la question d'éventuelles créations de GHT psychiatriques.