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Face à la crise sanitaire, les professionnels de santé sont "inquiets mais pas résignés"

Dévoilée le 6 mai, une enquête menée par le C2DS auprès de 2 250 professionnels de santé révèle qu'ils sont "inquiets mais pas résignés". Ils souhaitent même poursuivre la dynamique acquise dans les établissements pendant la crise.Le Comité pour le développement durable en santé (C2DS)* a dévoilé le 6 mai le résultat d'une enquête menée auprès des professionnels de santé. L'ambition était de détecter les points forts du système de santé, qui lui permettent de lutter contre la pandémie de Covid-19 et d'esquisser ce que pourrait être le système de santé de demain. Du 17 au 27 avril, la parole de 2 250 professionnels de santé a ainsi été recueillie. Des professionnels "inquiets mais pas résignés".

Un sentiment d'utilité



83,2% des professionnels de santé consultés se sentent à leur place et utiles. "Un sentiment d'utilité que n'a pas exacerbé la crise puisque 65,2% des sondés déclarent que la crise n'a pas modifié la perception d'utilité de leur métier", souligne le C2DS. En outre, l'utilité de chacun dans la chaîne de prise en charge est une des forces révélées par la crise, pour 65,9% des répondants. Mais après deux mois d'une forte mobilisation face au Covid-19, 87,7% des répondants se sentent très inquiets, assez inquiets ou inquiets concernant la pandémie et ce même lorsque leur établissement n'accueille pas de patients infectés. Les professionnels de santé se sentent aussi fatigués (66,3%), créatifs (60,9%), stressés (56,7%), fiers (58%), impuissants (57,9%), en colère (48,2%). Mais à une grande majorité, soit 63,6%, ils ne se sentent pas résignés. Il est à noter que ces réponses sont "à l'unisson", écrit le D2DS qui n'observe pas de distinction entre les métiers et les secteurs d'activité.

La force du collectif

Par ailleurs, les répondants démontrent qu'ils savent faire face. Concernant les forces révélées par la crise, la plus fréquemment citée est la capacité collective de réorganisation (79%), puis l'entraide entre collègues (68,1%), et l'utilité de chacun dans la chaîne de prise en charge (65,9%). Cette confiance en une capacité collective de réorganisation est préexistante à la crise : les répondants déclarent à 82,3%, qu'il aurait été tout à fait ou moyennement possible de mettre en place de nouvelles organisations en un temps record. 78,5% d'entre eux qualifient d'exceptionnelle ou importante l'aide reçue de leurs collègues ou confrères.

Par ailleurs, l'enquête révèle une forte volonté d'action.
81,5% des répondants considèrent que la crise a révélé de façon criante ou assez criante l'insuffisance d'éducation en santé de la population. 57,6% pensent que la crise va tout de même créer les conditions d'un changement positif du système de santé et 91% souhaitent conserver cette dynamique impulsée. L'inverse est d'ailleurs l'une des principales source de leur inquiétude, pour 24,7% des répondants.

Cette enquête met enfin en lumière leur souhait — pour 90% d'entre eux — de voir des établissements sanitaires et médico-sociaux "exemplaires". Cela concerne leur gestion des déchets, des transports, de la consommation d'énergie, de la qualité de vie au travail... et presque autant (87,3%) sont favorables à ce que l'obtention de financements incite les établissements à respecter des critères environnementaux, sociaux et sociétaux.

Les propositions du C2DS

À la suite de cette enquête, le C2DS formule trois propositions. Il souhaite en premier lieu et immédiatement promouvoir les équipements de protection à usage multiple et fabriqués sur notre territoire, "à l'heure où les établissements sont dans l'incapacité de gérer l'accroissement colossal des déchets à risques infectieux". Il demande de plus, et selon un calendrier précis, de "décarbonner le secteur sanitaire et de la dépendance". Cela impose de développer des circuits courts et de favoriser l'économie circulaire, repenser les transports, optimiser les déchets, etc. Enfin, il encourage la lutte contre les bactéries multirésistantes et cite l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui estime que l'antibiorésistance pourrait tuer 10 millions d'humains tous les ans, si rien n'est fait, d'ici 2050 alors qu’elle cause déjà 12 500 morts par an en France. "Nous rejoignons les nombreuses voix qui s'élèvent pour exhorter le Gouvernement à répondre simultanément et immédiatement aux deux enjeux économiques et environnementaux qui se présentent", conclut le C2DS.

Clémence Nayrac

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