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Trisomie 21 France organise son télé-accompagnement pendant le confinement

L'association Trisomie 21 France a été obligée de repenser complètement ses accompagnements inclusifs en période de confinement. Contacts quotidiens, tutos, challenges... Les professionnels inventent de nouvelles méthodes de travail.Pour Trisomie 21 France, le 21 mars, journée mondiale de la Trisomie, devait être un grand jour de fête avec la traditionnelle opération de photos de chaussettes dépareillées sur les réseaux sociaux et surtout le déplacement à l'Organisation des nations unies, à New-York, d'Adrien Lecointre, jeune dunkerquois accompagné par l'association qui devait y prendre la parole. L'opération chaussettes est maintenue et Adrien devra se contenter d'une conférence virtuelle ce 20 mars à 15 heures. Quant à l'association, en pointe sur les accompagnements inclusifs, elle expérimente en cette période de confinement différentes formes de télé-accompagnement.

Des challenges à réaliser en famille

"Habituellement pour le 21 mars, nous organisons des flash-mob avec les classes de nos élèves dans leurs établissements soit 9 écoles lilloises, explique à Hospimedia Émilie Delhalle, responsable d'un service d'éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad) à Lille (Nord). Tout était programmé pour jeudi et vendredi. Puisque les enfants sont confinés à leur domicile nous avons envoyé la démo aux familles pour qu'elles s'entraînent, se filment et nous organisons un petit vidéo-challenge en interne". Toute l'équipe en télétravail assure à distance le suivi des enfants. "Nous avons d'abord envoyé un questionnaire aux familles pour savoir quels étaient leurs besoins prioritaires. Aucune n'a exprimé pour l'instant le besoin de visites à domicile. Nous les appelons, par téléphone ou skype selon les attentes, tous les jours ou tous les deux jours. Chaque professionnel en fonction de son domaine de compétence prépare des fiches d'activité que nous transmettons aux familles. On réfléchit aussi à des activités à visée éducative et rééducative mais qui peuvent se faire avec la fratrie."

À Lille, comme à Nîmes
 (Gard) ou Dunkerque (Nord), les enseignants des Sessad se chargent aussi d'adapter les cours et devoirs envoyés aux familles par les enseignants des classes d'inclusion. Chaque équipe expérimente de nouvelles formes de travail. Ainsi, à Dunkerque, une enseignante a sanctuarisé des heures de classe virtuelle sur Skype. À Nîmes, le Sessad lance des challenges autonomie. Le premier a consisté à réaliser une recette de cuisine. "Nous avons envoyé les instructions adaptées pour que le jeune puisse travailler en semi-autonomie. Avec une recette on travaille la lecture, l'organisation, les règles d'hygiène... commente Annie Eckerlin, la responsable. Finalement on essaie de reproduire à domicile et à distance, avec l'aide des parents, les actions que l'on mène habituellement dans le Sessad ou à l'école. On évalue évidemment pour chaque famille, ce qu'il est possible de faire ou pas". L'association privilégie aussi les communications par Facebook et WhatsApp.

La créativité des professionnels au pouvoir

Annie Eckerlin dirige également une plateforme d'insertion professionnelle : "Ce qui est essentiel, c'est que chacun comprenne que même si le rythme et les méthodes sont différentes, ce ne sont pas des vacances". Son équipe est mobilisée pour la fourniture de tutos, les jeunes sont pour l'instant contactés quotidiennement de façon individuelle mais, d'ici quelques jours, des séances virtuelles collectives devraient être proposées. "Cette situation nous oblige à repenser nos accompagnements, à inventer des solutions dont nous apprécieront peut-être encore la pertinence après la crise", estime Annie Eckerlin.
Cette situation nous oblige à repenser nos accompagnements, à inventer des solutions dont nous apprécieront peut-être encore la pertinence après la crise.
Annie Eckerlin, directrice des services Trisomie 21 du Gard
À Dunkerque, Véronique Cornet gère un Sessad et un service d'accompagnement à la vie sociale (SAVS). C'est finalement pour les adultes isolés qu'elle est le plus inquiète : "Pour les enfants et les jeunes adultes qui vivaient en autonomie et sont repartis chez leurs parents le temps du confinement, on peut compter sur l'engagement des familles. Pour ceux qui sont seuls on passe beaucoup de temps à rappeler les gestes barrières et les règles du confinement mais l'envie de sortir est grande. D'autant que pour la plupart la vie sociale était très liée au travail et qu'ils sont tous, à une exception près, au chômage technique. Nous allons devoir faire preuve de conviction et d'imagination pour les aider à construire une vie sociale sans bouger", commente-t-elle. 

Emmanuelle Deleplace

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