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La conférence des directeurs médico-sociaux épingle les difficultés d'effectifs des Ehpad

Emmanuel Sys, président de la conférence nationale des directeurs médico-sociaux, évoque avec Hospimedia les propositions qu'il vient de transmettre au ministre des Solidarités et de la Santé. Il s'agit d'améliorer le quotidien des Ehpad en crise.En début d'année, après avoir mené une enquête, la Conférence nationale des directeurs d'établissements pour personnes âgées et handicapées (CNDEPAH) préconisait la création d'environ 36 000 postes de soignants en Ehpad avant 2024 (lire notre article). Avec l'épidémie de Covid-19 et le confinement des résidents, elle demande en urgence un renforcement des effectifs des Ehpad pour faire face à la crise. Renforcement qui concernerait tout particulièrement les kinésithérapeutes, les ergothérapeutes, les animateurs, le personnel chargé du nettoyage ou encore les psychologues. Cette demande fait partie des propositions qu'elle vient de transmettre à Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé (à télécharger ci dessous).

Contacté par Hospimedia, Emmanuel Sys,
président de la CNDEPAH explique que depuis le début de la crise les membres de la conférence confrontent régulièrement leurs expériences au regard de la doctrine officielle concernant la gestion de la crise actuelle. Chaque semaine, la CNDEPAH participe aux rendez-vous hebdomadaires fixés par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS). Elle a donc souhaité dans ce document "mettre en avant les principaux points de vigilance soulevés par les directeurs quel que soit leur territoire. En quelque sorte il s'agit d'un zoom sur le Covid-19."

Un confinement lourd de conséquences

Le président de la conférence insiste sur le fait que les objectifs fixés en début d'année concernant les soignants sont maintenus pour le long terme. Il souligne aussi que la CNDEPAH attend une "prise de position forte permettant ainsi aux établissements d'augmenter les temps de psychologues. Mais pour cela les autorités de tutelles doivent autoriser en amont le financement d'une telle mesure". La conférence estime que le confinement est lourd de conséquences pour les résidents et qu'il "ne serait pas raisonnable de ne pas prendre les risques encourus très sérieusement en considération" (lire l'encadré ci-dessous).

Une gestion de crise à long terme

La reconnaissance immédiate de besoins en personnels supplémentaires de différentes spécialités se justifie selon lui par le fait que "le confinement a pris une tournure inattendue". Au départ, certains directeurs et salariés ont pu imaginer que cette situation "ne durerait que quelques semaines sauf qu'aujourd'hui les mêmes se préparent pour un confinement de plusieurs mois et cela n'implique pas la même chose en termes par exemple de gestion du personnel". Plusieurs éléments comme la motivation, les congés payés, l'épuisement ou les arrêts maladie doivent être pris en compte dans cette gestion de crise. La CNDEPAH reconnaît qu'il faut adapter les politiques des tests et les règles de confinement en fonction des territoires, suggérant même des assouplissements à géométrie variable pouvant s'adapter à la situation des établissements.

Emmanuel Sys regrette par contre que la reconnaissance de l'engagement des acteurs du médico-social dans cette crise du Covid-19 ne soit pas récompensée par l'annonce immédiate d'une prime spécifique mais qu'elle soit repoussée à plus tard.

Les principales propositions de la conférence

La conférence des directeurs médico-sociaux a retenu des propositions concernant les différents enjeux que rencontrent actuellement les directeurs d'établissements. Il est ainsi question des masques, des surblouses, des tests, des modalités de confinement, des effectifs ou encore des primes.

Elle suggère :
  • une doctrine masque rendant systématique son utilisation pour tous les personnels soignants et précisant les recommandations d'utilisation des visières ;
  • une fiche sur les alternatives aux surblouses en établissements médico-sociaux ;
  • des précisions sur les règles des tests qui semblent variables d'une ARS à l'autre sans oublier les maisons d'accueil spécialisées (Mas) et les foyers d'accueil médicalisé (Fam) accueillant des résidents âgés ;
  • un assouplissement du confinement pour les établissements totalement épargnés par le Covid-19 et une gestion au cas par cas ;
  • du personnel supplémentaire (psychologues, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, animateurs, personnel de nettoyage) ;
  • de ne pas oublier que la période est particulière pour les directeurs d'Ehpad et que la question de la responsabilité délicate ;
  • un système de prime simple et efficace qui reconnaît l'investissement de tous les acteurs du médico-social.

Lydie Watremetz

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