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Gestion des risques

Les groupes d'entraide mutuelle s'organisent à distance

Les groupes d'entraide mutuelle tentent de limiter les risques psychosociaux pour leurs adhérents malgré les mesures de confinement en maintenant un lien à distance. L'objectif : "faire du contact".Alors que la France est en confinement depuis le 17 mars, les groupes d'entraide mutuelle (Gem) ne font pas exceptions à la règle. Dans un communiqué daté du 20 mars, le Collectif national intergem (Cnigem) fait état d'une "suspension de toutes les activités des Gem" décidée par une directive de la cellule d'alerte sur le Covid-19 de la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS). Dans une autre lettre d'information datée du 17 mars, le collectif s'inquiétait du fait que "bon nombre [des] Gem sont déjà isolés, que cette situation est très anxiogène et susceptible d'aggraver l'état de santé de nombreuses personnes fréquentant les Gem". C'est pourquoi il conseille "quand cela est possible de garder une veille téléphonique avec [les] adhérents afin qu'ils disposent d'un lien minimum avec la cité".

Un maillage d'adhérents

Interrogé par Hospimedia, Marjaan Van Opstal, référent Cnigem pour l'Unafam et accompagnateur d'un Gem à Rambouillet (Yvelines) souligne : "Le plus important c'est d'encourager les rapports entre les adhérents." Ces derniers, majoritairement en situation de handicap psychique ou mental, ont en effet des liens interpersonnels spontanés. Pierrick Le Loeuff, délégué général du Cnigem, également contacté par Hospimedia, prône "la veille sociale avec un système de chaîne : nous appelons chaque personne pour savoir si elle est connectée à un autre adhérent. L'idée est de mettre en place des rendez-vous quotidiens. C'est un travail de fou !" Marjaan Van Opstal considère que son rôle n'est pas de suivre mais d'interagir : "Quand j'appelle des personnes du Gem, c'est vraiment pour échanger comme j'échangerais avec un membre de ma famille ou un de mes amis, ce n'est pas à proprement parler du suivi." Pour lui, il y a "un risque de dérive si l'accompagnateur décide d'appeler chaque personne en se fixant pour objectif de leur donner des conseils, cela révèle une incompréhension du cahier des charges des structures".

Des fermetures abusives de Gem

Les Gem sont basés sur le principe de pair-aidance et sont censés reposer majoritairement sur la participation des adhérents. La crise sanitaire a révélé certains dysfonctionnements. "Certains Gem qui sont complètement gérés par le médico-social ont été fermés purement et simplement, ils sont gérés comme un service, cela ne va pas", s'insurge Pierrick Le Loeuff. Si tous les Gem sont adossés à un parrain, ils ne sont pas dans l'obligation de recourir à un gestionnaire. Dans le cas échéant, ce gestionnaire aurait dû contacter d'abord le président élu du Gem pour décider de la suspension des activités, juge Marjaan Van Opstal. Ainsi, pour le Cnigem, la crise sanitaire semble mettre en exergue la manière dont certaines associations gestionnaires conceptualisent leur rôle dans ces structures.

En tout cas, le confinement prolongé risque d'être difficile à gérer pour les adhérents. Stefan Jaffrin, auteur d'une thèse en cours sur la finalité des Gem, estime que 5 000 personnes se rendent quotidiennement dans un Gem et que nombre d'entre elles ne possèdent pas de téléphone fonctionnel à l'instant T (perte de carte Sim, téléphone cassé...). Marjaan Van Opstal est plus confiant : "Les notions de confinement et d'isolement, ils connaissent déjà. Cela va bien sûr être difficile, il y aura peut-être moins de contacts mais ils seront tellement contents de revenir !"

Edoxie Allier

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