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Continuité pédagogique et délivrance des diplômes paramédicaux nécessitent du concret

Les représentants des filières paramédicales interpellent le ministère sur les enjeux liés à la continuité pédagogique et la délivrance des diplômes des étudiants dans cette période épidémique. L'inquiétude se porte aussi sur l'avancée des réformes.Parce que la situation exceptionnelle engendrée par la crise sanitaire a bouleversé l'activité des instituts de formation paramédicale, les directeurs et équipes pédagogiques de ces établissements alertent leurs tutelles. Dans un communiqué commun transmis ce 16 avril, l'Association nationale des directeurs d'écoles paramédicales (Andep), le Comité d'entente des formations infirmières et cadres (Cefiec), la Croix-Rouge française, le Groupement d'études de recherche et d'action pour la formation aide-soignante (Geracfas) et l'Ordre national des infirmiers (Oni) formulent plusieurs propositions pour préserver la continuité pédagogique et garantir la délivrance des diplômes des promotions sortantes.

"De nombreux ajustements des différents référentiels de formation, incluant les stages, ont été réalisés et se pose aujourd'hui la question de la validation de ces modifications", décrivent les signataires. Différentes évaluations, notamment les argumentations de mémoire, les évaluations pratiques, la formation aux gestes et soins d'urgence sont difficilement réalisables, alors qu'elles concourent à la validation des passages d'année et à la délivrance des diplômes des étudiants. Dès lors, les instituts proposent la parution d'une nouvelle ordonnance du Gouvernement qui permette de valider "globalement les décisions prises par les directeurs des instituts de formation, sous couvert des ARS et des directions régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS)", pour éviter les interruptions dans les parcours diplomants.

Le maintien du calendrier de délivrance des diplômes

Concernant plus spécifiquement la délivrance des diplômes, les prises de postes et stages, les signataires constatent qu'"en fonction des territoires, ils ne se déroulent pas dans les conditions les plus favorables à un apprentissage conduisant les étudiants vers une prise de poste". Pour autant, soulignent-ils, cette situation peut être considérée comme apprenante et pourvoyeuse de compétences. "Les nouveaux professionnels sont attendus dans les structures de soins et il ne peut pas être envisagé de rallonger le temps de formation et de pénaliser les étudiants en leur faisant subir les conséquences de la crise", préviennent-ils. Ils demandent par conséquent que les dates de délivrance des diplômes soient maintenues et qu'un dispositif de tutorat systématique soit mis en place par les structures de soins lors de la prise de poste. Une mesure, ajoutent-ils, qui doit être anticipée par ces structures.

Quid des réformes en cours ?

Les inquiétudes se portent aussi sur l'application des différentes réformes en cours. Si les textes concernant l'entrée dans la formation aide-soignant et auxiliaire de puériculture ont été publiés durant cette crise (lire notre article), les travaux de réingénierie de ces diplômes restent en suspens. "Il est essentiel qu'ils puissent se poursuivre", indiquent les signataires, qui demandent une reprise de ces travaux, dès que le contexte sanitaire le permettra. Plusieurs thématiques restent en effet à traiter : agréments des directeurs de structures et qualification des formateurs, les dispenses et validation des acquis de l'expérience (VAE), modalités pour l'apprentissage, détermination du niveau de la formation, référentiel d'activités, exercice pour les ressortissants, etc. Ils souhaitent aussi que les référentiels activités et compétences soient validés avec une parution des textes au plus tard début décembre 2020 pour une mise en œuvre en septembre 2021 et janvier 2022.

Les représentants des formations paramédicales alertent par ailleurs sur plusieurs situations spécifiques. Par exemple, ils indiquent que la formation aux gestes et soins d'urgence ne peut pas s'envisager dans le contexte actuel. Pour la validation de certaines formations et pour le passage en année supérieure, elle est pourtant indispensable. Les étudiants en soins infirmiers de première année qui souhaitent travailler l'été en tant qu'aide-soignant ont également besoin de cette attestation. Par ailleurs, "les différentes sélections pour l'entrée en formation ont réalisé les épreuves écrites, mais pas toutes. La notion d'équité semble difficile à respecter si l'on part du principe que l'épreuve d'admissibilité a valeur d'admission", explicitent-ils. Plus largement alors que la sélection des dossiers via Parcoursup a débuté, il est impossible de renseigner les candidats laissant présager une fuite de ces candidats. Autant de zones d'ombres qu'il est demandé d'éclaircir.

Par ailleurs, concernant le concours d’entrée pour les ambulanciers, la parution d'un texte stipulant que l'épreuve d'admissibilité a valeur d'admission et que les candidats n'ayant pas pu réaliser le stage d'orientation professionnelle en sont dispensés, est "indispensable" pour éviter les recours. Dans le cas où l'épreuve d'admissibilité n'aurait pas pu être réalisée, il est demandé que l'admission soit prononcée sur une étude de dossier, comme pour les aides-soignants et puériculteurs. Sur les spécialités infirmières (lire notre article), plusieurs demandes sont enfin formulées, et notamment celle que soit inscrite dans l'ordonnance la conduite à tenir pour l'admission des candidats en formation en tenant compte des différentes filières.

Enfin, les représentants de la formation paramédicale interrogent : "À partir du 11 mai, est-il prévu une réouverture des instituts de formation en santé ?" Ils demandent au ministère des Solidarités et de la Santé, "des mesures concrètes" et "cadrées" afin d'apporter des "réponses claires pour lever les incertitudes et les inquiétudes des étudiants et des instituts de formation".

Clémence Nayrac

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