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Les CPTS portent une organisation coordonnée en vue de la phase 3 de l'épidémie Covid-19

Protéger l'hôpital et le 15 pour permettre la bonne prise en charge des cas graves de Covid-19. C'est l'ambition de la proposition de la Fédération des CPTS, dévoilée ce 5 mars. Elle vise à préparer de manière coordonnée la phase 3 de l'épidémie.Et si la menace épidémique du nouveau coronavirus, le Covid-19, était l'occasion pour les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) de montrer la pertinence de leur montée en charge ? C'est ce que considère leur fédération nationale (FCPTS). Dans un communiqué transmis ce 5 mars, la FCPTS annonce préparer le passage en phase 3 de l'épidémie et souligne ainsi la nécessité d'organiser dès à présent la prise en charge des patients non graves à domicile.

Des prises en charge coordonnées

"La coordination des acteurs de ville pour la prise en charge des patients suspectés ou infectés mais non hospitalisés va en effet être essentielle pour faire face aux deux problèmes qui vont se poser : le nombre croissant de cas et la nécessité absolue de protéger l'hôpital et le 15 pour permettre la bonne prise en charge des cas graves", explique la fédération. Le nombre de cas va en effet faire basculer, en phase 3, la prise en charge des patients non graves à domicile. Cela nécessite une "mobilisation générale de l'ensemble des acteurs de la santé et du médico-social sur chaque territoire de proximité", prévient la FCPTS. Elle en appelle les 500 CPTS en projet ou fonctionnement à organiser rapidement des rencontres pluriprofessionnelles, avec trois objectifs : préparer la prise en charge coordonnée des patients infectés ; organiser la protection des personnes les plus fragiles, en majorité à domicile ; prévenir au maximum les risques sanitaires pour les professionnels de proximité. La présence d'un infectiologue pour instaurer une bonne articulation ville-hôpital est à son sens souhaitable.

La fédération déplore en outre que, non impliqués par les pouvoirs publics pour la prise en charge des patients lors des deux premières phases de l'épidémie, les professionnels de proximité n'aient pas non plus été sollicités pour anticiper et organiser la phase 3 épidémique. "Ils ont donc commencé à se mobiliser pour s'organiser, entre eux, et avec les structures hospitalières", indique-t-elle, soulignant que "ce mouvement doit s'amplifier dans le cadre des CPTS, outil idéal pour faciliter cette mobilisation".

"Protéger l'hôpital"

Parmi les objectifs de cette préparation, figure donc la protection de l'hôpital et du 15, pour leur permettre de "retrouver leur rôle normal, gérer et accueillir les cas graves". En ce sens, la FCPTS formule trois propositions. Elle souhaite un renforcement de la coopération ville-hôpital, via le partage des protocoles de prise en charge avec ou sans hospitalisation et la mise en commun des procédures d'évaluation de la gravité. Elle propose aussi une évolution de la capacité de réalisation des tests de diagnostics dans d'autres lieux que l'hôpital, par exemple le laboratoire référent, les maisons de santé ou les cabinets médicaux les plus éloignés. Enfin elle suggère la mise en place, dans chaque CPTS, d'une information de proximité à la population basée sur plusieurs principes, et notamment celui de ne se déplacer ni au cabinet ni aux urgences pour les cas les plus douteux.

"L'épisode de grippe A(H1N1) de 2009 a montré qu'en situation de crise, il faut utiliser les circuits de soins habituels car ils sont les plus connus de la population", remémore la fédération. Dès lors, la proximité doit être aidée et priorisée pour garantir une bonne prise en charge pour tous. La FCPTS demande à ce titre à être associée à l'organisation de la réponse sanitaire et médico-sociale, dans cette phase 3 de l'épidémie de coronavirus.

De l'ambulatoire aussi au CHU

La coordination continue aussi de s'organiser et d'évoluer au sein même des établissements de santé. C'est le cas notamment au CHU d'Amiens (Somme) situé à proximité directe du cluster de l'Oise. Il a, entre autres, ouvert une consultation ambulatoire sur rendez-vous, annonce-t-il dans un communiqué daté du 4 mars. L'ambition est d'éviter les hospitalisations inutiles et de permettre aux patients, sur orientation du Samu, de bénéficier d'une consultation avec un infectiologue. Si besoin, un prélèvement pour analyse biologique peut aussi être effectué. En cas de non-hospitalisation, le patient peut rentrer à domicile avec une fiche reprenant la conduite et les consignes de surveillance.

Clémence Nayrac

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