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Les ordres paramédicaux s'organisent pour contrer la propagation du coronavirus

À l'heure où les cabinets libéraux paramédicaux ont fermé leurs portes sous les recommandations de leurs ordres, infirmiers et kinésithérapeutes assurent la continuité des soins. L'Oni demande au Gouvernement des mesures d'urgence.Dans la gestion de la pandémie de coronavirus, tous les paramédicaux ne semblent pas être logés à la même enseigne qu'ils exercent en cabinet, en établissement ou à domicile. Le Conseil national de l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes (Cnomk) estime ainsi dans un communiqué daté du 15 mars "nécessaire la fermeture des cabinets", ces derniers accueillant en France près de 2 millions de patients par jour. En contrepartie, le Cnomk suggère aux kinésithérapeutes de dispenser les soins nécessaires à domicile et tout particulièrement ceux visant les patients âgés de plus de 70 ans présentant une fragilité. Dans ce cas, les plus strictes règles d'hygiène sont à respecter. Il est ainsi question du lavage des mains et du port obligatoire d'un masque chirurgical. Quant aux professionnels qui afficheraient eux-mêmes des fragilités (y compris les femmes enceintes), l'ordre leur recommande catégoriquement de ne plus prendre de patients. Au passage, l'instance souligne qu'elle demande "la fermeture des installations de balnéothérapie".

Plus de patients en cabinet

De son côté, l'Ordre national des pédicures-podologues (ONPP) appelle depuis le 15 mars sur son site d'actualité ses adhérents "à ne plus recevoir de patients dès lors qu'ils ne sont pas équipés et organisés pour suivre les recommandations sanitaires". La position d'Éric Prou, président de l'ONPP, est claire. Il demande aux podologues libéraux "avec la plus grande insistance de cesser tout activité jusqu'à nouvel ordre".

Des infirmiers à protéger

Pour les infirmiers, un arrêt complet de leurs activités semble plus difficile et pas vraiment d'actualité. Depuis plusieurs jours, l'Ordre national des infirmiers (Oni) sollicite d'ailleurs ses adhérents pour rejoindre la réserve sanitaire et faire face aux besoins de professionnels soignants (lire notre article). Dans une nouvelle communication datée du 16 mars, l'Oni demande au Gouvernement des mesures d'urgences "pour garantir et organiser la continuité des soins dans la durée [lire l'encadré]". La protection de ces professionnels passe par les mesures barrières comme le port des masques et autres équipements qui doivent être mis à la disposition de tous les professionnels de santé. L'ordre va plus loin en évoquant les conditions de travail et la conciliation de la vie professionnelle avec la vie privée (comme par exemple en mettant des dispositifs de garde d'enfants). L'ordre s'inquiète aussi du risque d'épuisement des professionnels sollicités et demande que d'ores et déjà des dispositifs de roulement soient envisagés. Elle suggère aussi un assouplissement réglementaire permettant aux "infirmiers libéraux titulaires et remplaçant d'exercer en même temps sur leur zone d'intervention".

L'Oni demande des mesures d'urgence :

  • protéger tous les soignants pour rassurer et protéger les patients ;
  • faciliter la mobilisation de tous les soignants, assurer leur disponibilité dans la durée : avec des solutions de garde d'enfants, des mesures exceptionnelles pour organiser les roulements, un assouplissement du Code de la santé pour permettre aux titulaires libéraux et remplaçants d'exercer en même temps sur leur zone d'intervention et enfin un large déploiement de l'appel à la réserve sanitaire ;
  • organiser les soins notamment à domicile, en distinguant les infirmiers dédiés à la surveillance à domicile de patients atteints de Covid-19 des professionnels en charge de patients non atteints, et en publiant d'urgence les décrets relatifs au télésoin.

Lydie Watremetz

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