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Gestion des risques

Une cellule personnes âgées dans chaque ARS viendra épauler Ehpad et services à domicile

Cellule dédiée aux personnes âgées, organisation d'une astreinte sanitaire, mobilisation de viviers de ressources humaines... Le rôle des ARS est prépondérant dans la prise en charge des personnes âgées en établissement ou à domicile, dans le contexte épidémique. Une nouvelle fiche de recommandations détaille leurs missions.
Les ARS sont chargées de mettre en place une cellule dédie aux personnes âgées pour épauler l'ensemble des établissements et services médico-sociaux dans le contexte épidémique.
Les ARS sont chargées de mettre en place une cellule dédie aux personnes âgées pour épauler l'ensemble des établissements et services médico-sociaux dans le contexte épidémique.

Annoncées le 28 mars par Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé (lire notre article), les recommandations pour la prise en charge des personnes âgées en établissements et à domicile ont été diffusées aux ARS (à télécharger ci-dessous). Les agences constituent en effet "le principal niveau" d'organisation de la prévention, de coordination des prises en charge et d'anticipation des réponses à apporter, indique le ministère. Pour cela, elles doivent "mettre en place une cellule dédiée aux personnes âgées au niveau régional et déclinée en tant que de besoin dans chaque département".

Le retour d'expérience de la région Grand-Est permet déjà d'établir des éléments d'anticipation de la réponse sanitaire à mettre en œuvre. Plusieurs de ces éléments "portent sur l'organisation des Ehpad et les besoins spécifiques des personnes âgées", précise la note. Plusieurs documents ont déjà été publiés pour accompagner les ARS et le secteur médico-social. La présente stratégie vient compléter ces fiches, précise le ministère, "pour prendre en compte les conclusions du conseil scientifique" du 27 mars dernier.

Coopération et filières de soins

La cellule régionale dédiée aux personnes âgées vise à appuyer les établissements et services médico-sociaux (ESMS) : Ehpad, unités de soins de longue durée, résidences autonomies et résidences services, mais aussi le secteur du domicile, avec les professionnels libéraux et les services d'aide et de soins. Ses coordonnées devront être diffusées aux structures "dans les plus brefs délais". La cellule a pour mission de diffuser les consignes d'organisation et de prévention, d'assurer la mise en place de coopérations et de filières de soins avec les établissements de santé, d'organiser les renforts entre professionnels et de veiller à leur accompagnement mais aussi de prévenir les ruptures d'approvisionnement et de mettre en place une veille régionale. Le suivi des seuils épidémiques et les simulations devraient d'ailleurs permettre d'anticiper les tensions et de "déclencher les aides aux établissements et aux territoires les plus en difficulté".

Autres missions des ARS, mettre en place les mesures de protection renforcées au sein des établissements d'hébergement et organiser et renforcer l'accès aux soins. "Dans cette période d'épidémie, plus encore qu'habituellement tous les acteurs du système de soins doivent être mobilisés pour apporter un appui à la prise en charge des personnes âgées en Ehpad, en résidences ou à domicile, y compris les personnes handicapées vieillissantes", insiste le ministère.

Astreinte sanitaire

En ville, la téléconsultation, dès lors qu'elle est pertinente, doit être privilégiée. Une fiche sur l'appui des professionnels de ville aux ESMS est en cours de finalisation, alors que des consignes pour les établissements de santé ont déjà été diffusées. Les ARS ont alors un rôle de coordination des différents dispositifs, notamment à travers la création d'une astreinte sanitaire personnes âgées, dédiée aux professionnels de santé des ESMS et accompagnée d'une hotline. Elle offrira une expertise gériatrique, en lien avec le Samu, permettra de collégialiser la prise de décision et de mobiliser les ressources nécessaires pour la prise en charge des résidents atteints du coronavirus au sein des établissements. Les ARS s'assurent également de la "mobilisation maximale des ressources disponibles". Les structures sont donc appelées à communiquer leurs difficultés relatives au matériel ou au personnel.

Dispositions dérogatoires pour l'HAD

Une mobilisation accrue des établissements d'hospitalisation à domicile (HAD) est attendue, selon des modalités "assouplies sur le plan réglementaire à titre exceptionnel". Ainsi, une convention préalable n'est pas nécessaire entre Ehpad et HAD et en cas d'indisponibilité ou d'urgence, l'accord du médecin traitant n'est pas nécessaire. Enfin la prescription peut être faite par tout praticien, y compris le médecin coordonnateur de l'Ehpad. En cas d'urgence, le patient peut même être admis sans prescription médicale.

S'agissant des ressources en soins palliatifs, plusieurs adaptations de l'organisation et des pratiques doivent faciliter l'appui aux ESMS. Une astreinte est également prévue, afin de recenser les ressources. Une adaptation du cadre réglementaire est également attendue pour "permettre l'accès à certains produits indispensables".

Quant à l'hospitalisation, elle doit présenter un réel bénéfice pour la personne âgée. L'ARS doit dans ce cadre épauler les établissements qui ne l'auraient pas encore fait dans le développement d'une filière d'admission directe non programmée, sans passage aux urgences. Les établissements autorisés en psychiatrie sont également amenés à se mobiliser pour un accompagnement psychologique des professionnels.

Renforts professionnels en ESMS

Les ARS disposent de plusieurs leviers pour répondre aux besoins en ressources humaines des établissements et services. Déjà, les Ehpad peuvent dépasser les bornes horaires fixées par le cycle de travail, dans la limite d'un contingent mensuel de 20 heures. Les directeurs sont également invités à "réexaminer la situation individuelle des personnels à temps partiel". Les agences peuvent par ailleurs faire appel "au profit des Ehpad et des services à domicile [aux] viviers de personnels mobilisables dans le contexte particulier de l'épidémie de Covid-19", mais également aux professionnels de santé volontaires, à la réserve sanitaire ou encore aux étudiants en santé.

Les équipes de direction, "fortement mobilisées" et "soumises à une forte pression" ne doivent pas être oubliées. Le Centre national de gestion (CNG) a lancé un appel au volontariat auprès de l'ensemble des directeurs d'hôpital, des directeurs d'établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux, et des directeurs des soins (lire notre article). "Les candidatures seront transmises en priorité aux régions les plus sous tension et ces candidats pourront, notamment, être orientés vers des Ehpad nécessitant un renfort."

Cécile Rabeux

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