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Le secteur de l'emploi direct à domicile a désormais accès aux masques chirurgicaux

Les intervenants à domicile en emploi direct et les accueillants familiaux ont désormais accès aux masques chirurgicaux. Toutefois les moyens de protection manquent toujours, à domicile comme à l'hôpital ou en structure d'hébergement.La Direction générale de la santé (DGS) fait le point sur la livraison en officine des masques chirurgicaux et FFP2 dans un message du réseau DGS-urgent, diffusé le 8 avril. Ce message précise le nouveau cadre de délivrance des masques aux professionnels "fixé par la cellule nationale de crise". Désormais, salue la Fédération des particuliers employeurs de France (Fepem) dans un communiqué, les intervenants à domicile en emploi direct peuvent bénéficier de moyens de protection. Pour l'accompagnement des personnes de plus de 70 ans ou bénéficiaires de l'allocation personnalisée d'autonomie (Apa), les salariés peuvent retirer trois masques par semaine et par employeur. Cette dotation est portée à neuf pour les interventions auprès des personnes en situation de handicap, bénéficiaires de la prestation de compensation du handicap (PCH). Sont également concernés les assistants de vie intervenant via une structure mandataire.

Les accueillants familiaux, eux aussi, sont inclus dans cette nouvelle doctrine. Dans une limite de trois masques par semaine et par accueillant. Médecins, biologistes, infirmiers et pharmaciens peuvent toujours retirer 18 masques par semaine. La dotation pour les sages-femmes reste fixée à 6 masques, tout comme pour les masseurs-kinésithérapeutes, pour la réalisation des actes prioritaires et non reportables. La DGS rappelle que l'ordre dans lequel sont mentionnés les professionnels de santé "ne constitue pas un ordre de priorité". L'administration signale également qu'un autre circuit d'approvisionnement a été mis en place pour les chirurgiens-dentistes, les services d'aide et de soins à domicile, les prestataires de services et les distributeurs de matériel.

Appel des internes de médecine générale

Le Gouvernement assure régulièrement de l'augmentation de la production nationale des masques et rappelle sa politique de commande à l'international. Mais les moyens de protection manquent toujours et de nombreux professionnels alertent sur les dangers qu'ils encourent ou font courir aux personnes prises en charge. Dans un communiqué, l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG) et le Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG) "font le constat d'une difficulté d'approvisionnement". "Cette situation contraint les maîtres de stage des universités à équiper leurs internes sur leur réserve personnelle déjà bien limitée pour participer à la prise en charge des patients et d'autres, à réaffecter les internes faute de protection", ajoutent les deux syndicats. Ils exigent dès lors que les ARS "prévoient une dotation spécifique et suffisante aux internes".

Des équipements insuffisants à domicile

France assos santé lance de son côté un appel aux pouvoirs publics "pour que des masques soient enfin délivrés à tout professionnel chargé d'une fonction d'aide et de soutien aux actes de la vie courante des personnes isolées en perte d'autonomie". Depuis le début de la crise, le secteur de l'aide à domicile alerte sur le manque criant de protections pour les intervenants. L'ADMR fait désormais appel à la générosité des fondations d'entreprises. Le réseau "a besoin de 300 000 masques (soit plus de 150 000 euros) chaque jour pour poursuivre ses interventions à domicile en toute sécurité", précise-t-il par communiqué. Si des filières d'approvisionnement ont été trouvées, "les prix ne cessent d'exploser", posant des problèmes de trésorerie, voire mettant en cause "la pérennité de nos associations".

Au-delà des masques, les services ont besoin d'être équipés plus largement en lunettes, blouses, surblouses ou charlottes mais aussi en tests de dépistage, note la Fesp dans un communiqué. Les services d'aide et d'accompagnement à domicile (Saad) ont pourtant un rôle essentiel, puisqu'ils permettent "de préserver les capacités hospitalières en limitant les hospitalisations des personnes âgées, ajoute la Fesp. Ils sont par ailleurs très sollicités pour prendre en charge la sortie des personnes guéries du virus afin de libérer des lits."

Les services font d'ailleurs l'objet d'injonctions contradictoires, souligne la Fedesap, également par communiqué. "Les ARS et les conseils départementaux demandent aux Saad d'assurer le maximum de sorties d'hospitalisation et des suivis à domicile de personnes infectées, et les services des Direccte et les SSTI* multiplient les contrôles pour vérifier que la sécurité des auxiliaires de vie sociale est assurée." La fédération demande alors que soient fournis les équipements de protection individuelle nécessaires aux sorties d'hospitalisation, et la mise en place d'un circuit d'approvisionnement "adapté à la réalité territoriale des Saad".

Des masques à usage non sanitaire

La Direction générale des entreprises (DGE) signale la création de deux nouvelles catégories de masques à usage non sanitaire. Une démarche supervisée par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), avec le soutien de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). Il s'agit de masques filtrants individuels à usage des professionnels en contact avec le public et de masques filtrants de protection à visée collective, "pour protéger l'ensemble d'un groupe", sans contact avec le public.

Cécile Rabeux

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