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Le Covid-19 pourrait faire entrer durablement la téléconsultation dans les pratiques

L'épidémie devrait avoir un impact sur la pratique des professionnels de santé, notamment des médecins généralistes. Doctolib estime que le recours à la téléconsultation, actuellement très pratiqué, devrait s'y inscrire durablement.Le chiffre est éloquent. L'entreprise Doctolib a enregistré depuis le 5 mars 2,5 millions de rendez-vous pris en consultation vidéo. En un mois et demi, les professionnels de santé y ayant recours sont passés de 3 500 à 31 000. Une situation qui permet à Stanislas Niox-Chateau, cofondateur et président de Doctolib, de parler de "réflexe" dans la pratique pour les actes de téléconsultation lors d'une visioconférence de presse le 22 avril dernier. Pour appuyer ses propos, il cite les résultats d'une étude conduite auprès des utilisateurs de la consultation vidéo.

Une majorité de médecins et patients prêts à poursuivre

Ainsi, interrogés le 21 avril dernier, ils sont 74% à penser continuer à l'utiliser après l'épidémie. Parmi les raisons évoquées, "66% déclarent vouloir donner la possibilité à leurs patients de consulter à distance en fonction du motif de consultation, 57% indiquent qu'ils seront ainsi rémunérés pour certains actes et conseils qu'ils prodiguaient déjà auparavant par téléphone ou SMS, 45% pensent que la consultation vidéo leur permettra plus de confort de travail pour choisir lorsqu'ils souhaitent consulter en présentiel ou en vidéo et 36% pensent que cela leur permettra d'augmenter la fréquence de contacts avec leurs patients". Les chiffres côté patients sont aussi rassurants pour Stanislas Niox-Chateau, ces derniers ayant indiqué à 80% vouloir poursuivre la consultation vidéo après l'épidémie. Beaucoup estiment que cela leur permettra d'éviter de se déplacer (38,5%), d'obtenir un rendez-vous plus rapidement (20%), de consulter leur médecin d'où ils veulent (22%), de bénéficier d'un avis médical plus facilement (12%) et de ne plus déranger leur médecin par téléphone (5%).

Le président de Doctolib estime que l'enjeu pour le moment est de pouvoir assurer la continuité des soins et de maintenir le lien avec les patients durant l'épidémie. À l'avenir, cet outil permettra d'apporter un autre éclairage sur la pratique médicale et le lien médecin-patient. La téléconsultation prend tout son sens si elle est réalisée par le médecin traitant lui-même qui connaît le dossier du patient. "Avec cette expérience en situation de crise, nous pouvons tout à fait imaginer qu'au-delà de l'épidémie la téléconsultation puisse devenir un véritable outil quotidien de suivi en complément de la pratique clinique qui reste, bien sûr, essentielle", a-t-il ajouté.

Quelques chiffres

Concrètement, selon les chiffres diffusés dans un dossier de presse par l'entreprise, en mars, 12% des rendez-vous pris ont concerné des consultations en vidéo. Pour ce mois d'avril, le chiffre a été multiplié par quatre avec 45% de rendez-vous pris. Des téléconsultations principalement portées par les patients âgés de 25 à 34 ans (24%) et entre 35 et 44 ans (21%) mais qui sont aussi utilisées par les 55-64 ans (10,5%) et les plus de 65 ans (7%). Elles restent le fait de la région Île-de-France (34%) et Auvergne-Rhône-Alpes (11%). 70% des professionnels de santé qui l'utilisent sont des médecins généralistes. Pour les 30% restants, ce sont les psychiatres (5%), les dermatologues (4%) et les pédiatres (4%). Pour les autres professions de santé, les psychologues (2,25%) et les sages-femmes (1,5%) sont majoritaires. Doctolib compte aussi 65 hôpitaux équipés pour la téléconsulation, soit 2 100 praticiens hospitaliers, 167 centres de santé sont aussi équipés ainsi que 20 Samu et 113 centres de consultations Covid-19.

Géraldine Tribault

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