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Le coronavirus doit faire l'objet d'un codage dédié aux urgences pour mieux le surveiller

En complément du diagnostic médical via les résumés de passages aux urgences (RPU), les autorités sanitaires demandent d'utiliser un code particulier pour les patients atteints de Covid-19. Objectif : anticiper l'évolution épidémiologique du virus.Depuis le 29 février, la France a basculé au stade 2 du plan de prévention et de gestion du nouveau coronavirus Covid-19. Pour les autorités sanitaires, l'objectif est désormais "de limiter la diffusion du virus et d'empêcher ou, tout du moins, de retarder aussi longtemps que possible le passage au stade 3, le virus circulera largement dans la population", indiquait ce même jour l'Élysée dans son compte-rendu du Conseil des ministres. Des propos réaffirmés ce 2 mars par le Premier ministre, Édouard Philippe, à l'occasion d'un déplacement au CHU de Bordeaux (Gironde). L'enjeu est bel et bien de "gagner du temps" pour mieux se préparer et aussi, si possible, pour "sortir de l'épidémie de grippe, afin que les deux événements ne se télescopent pas". Cela suppose notamment que "chaque Français devienne un acteur de ce combat", a insisté face à la presse le Premier ministre (lire ici et nos articles).


Un code CIM-10 particulier

De son côté, Santé publique France a appelé ce 2 mars à anticiper l'évolution épidémiologique de la situation en initiant la surveillance, via les résumés de passages aux urgences (RPU) des cas possibles d'infection au Covid-19 indépendamment de leur circuit de prise en charge (urgences ou filière spécifique dédiée). En accord avec la Société française de médecine d'urgence (SFMU) et la Fédération des observatoires régionaux des urgences (Fedoru), elle demande "pour tout patient qui se présenterait aux urgences (ou en filière spécifique codant du RPU) et qui répondrait à la définition de cas possible d'utiliser un code CIM-10* particulier en diagnostic associé, en complément du diagnostic médical".

Concrètement, la première intention doit être d'opter pour le code "
U07.1 — maladie respiratoire à coronavirus 2019 (Covid-19)", une codification prévue "pour usage urgent", a priori disponible dans la majorité des logiciels et auquel a récemment été associé un libellé spécifique au Covid-19 dans la CIM-10, indique Santé publique France. "Il se peut que le logiciel dispose de ce code sans que le libellé ait été mis à jour, précise l'agence, mais cela n'empêche pas toutefois son utilisation." En revanche, trois codes sont disponibles en cas d'indisponibilité de ce "U07.1" : "B97.2 coronavirus, cause de maladies classées dans d'autres chapitres" ; ou "B34.2 — infection coronavirale, sans précision" ; ou enfin "U04.9 — syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), sans précision" associé pour la circonstance et "exceptionnellement" au Covid-19.

Ne pas attendre la confirmation

Cette surveillance concerne l'identification de cas possibles, ce qui engendre ensuite la mise en place de mesures barrières, le prélèvement du patient et le signalement sans délai à l'ARS. Et "il n'est pas nécessaire d'attendre la confirmation biologique pour coder" tel ou tel cas, insiste Santé publique France, qui procède de son côté à une analyse quotidienne des codes. En outre, cette veille "ne se substitue pas aux modalités actuelles mais contribue à la surveillance en population générale, en cours de mise en place". Enfin, la saisie de l'un des codes précités "ne remplace pas mais vient en complément du ou des codes diagnostiques associés à la présentation clinique" du patient.

L'AP-HP travaille sur une application de signalement

Intervenant ce 2 mars pendant la matinale de RTL, le directeur général de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, a annoncé que le CHU francilien travaillait "d'arrache-pied" à concevoir une application sur smartphone pour le grand public. Objectif : éviter tout surcroît d'appels au Samu-Centre 15 ; limiter les venues aux urgences pour "protéger les hôpitaux". Le responsable espère la voir mise en place d'ici deux ou trois jours. Elle permettra à son utilisateur de disposer d'informations mais surtout de se signaler, dès lors qu'il ne souffre pas d'une dégradation de son état de santé ou d'une santé déjà fragile.
Par ailleurs, s'agissant de ses personnels, l'AP-HP a évolué sa stratégie ces dernières heures : plus question de renvoyer chez lui en quarantaine un soignant au contact d'un patient non encore diagnostiqué. S'il ne présente aucun symptôme type fièvre ni de difficulté respiratoire, il peut rester travailler dès lors qu'il porte un simple masque chirurgical.

Thomas Quéguiner

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