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Les professionnels préconisent de maintenir la relation mère-nouveau-né face au Covid-19

Les recommandations pour les sages-femmes face au virus Sars-Cov-2 reprennent unanimement les gestes barrières. Ces derniers ont une déclinaison particulière en néonatologie. La séparation de la mère et de l'enfant n'est globalement pas indiquée.Les sociétés savantes impliquées dans la prise en charge du nouveau-né diffusent, tour à tour, leurs recommandations dans l'attente de celle de la Direction générale de la santé. Des préconisations susceptibles d'évoluer puisque le Haut Conseil de santé publique classe, à compter du 14 mars, les femmes enceintes, au 3e trimestre de grossesse, comme des personnes à risque (le port du masque est ainsi obligatoire pour elles lors d'acte de soins en présentiel), en l'absence de données disponibles. Les recommandations des professionnels de santé font également état du manque de données robustes sur la prise en charge.

"Concernant la femme enceinte, quelques études sur peu de patientes montreraient qu’elles ne sont pas plus à risque que la population générale", note le Collège national des sages-femmes (CNSF) dans ses guidelines du 15 mars, "susceptibles de changer chaque jour". Dans une mise à jour du 16 mars, le CNSF les complète en rappelant le port du masque pour les patientes. Des accouchements prématurés et des fausses couches liés au Covid-19 restent à prouver. 'Il n’est pas évident de faire un lien avec une détresse respiratoire à la naissance et l’infection de la mère à Covid-19", poursuit-il.

Allaitement avec un masque

De manière globale, le CNSF comme la Société française de néonatologie ne recommandent pas la séparation de la mère et de l'enfant en cas de suspicion de cas ou d'infection de la mère. L'allaitement n'est pas non plus contre-indiqué, à condition que la mère — jamais l'enfant — porte un masque et se lave les mains. En cas de recours à un tire-lait, le matériel doit être utilisé avec les mains propres et nettoyé selon les recommandations après chaque utilisation. Quant aux visites, elles sont strictement limitées.

Plus largement, les mesures barrières s'appliquent dans les services et les unités hospitalières pour éviter les contaminations avec les soignants. Le CNSF invite à se référer aux protocoles et aux mesures mises en place dans chaque service. Il liste, comme consignes habituelles, les masques chirurgicaux (en l'absence de masque FFP2), les lunettes de protection, le lavage des mains, les solutions hydro-alcooliques et le port de gant en cas de contacts avec des liquides biologiques ou des lésions cutanées.

Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) propose, depuis le 9 mars, des recommandations pour les prises en charge aux urgences. L'isolement dans un box dédié est ainsi mis en exergue, en plus des protections pour les soignants. En cas de suspicion de cas et d'un accouchement imminent, le CNGOF invite à installer la patiente dans une salle dédiée sans accompagnant. En cas de césarienne, le passage dans une salle de réveil est à proscrire. La surveillance post-opératoire se fait soit en salle de travail soit en service de réanimation.

Chambre seule en néonatologie

De son côté, la Société française de néonatologie rappelle les gestes barrières dans les services et dans la relation mère-enfant, en ajoutant l'éloignement du berceau de plus de deux mètres pendant le sommeil pour prévenir un retrait ou un déplacement involontaire du masque. Les nouveau-nés hospitalisés en réanimation avec un parent porteur du virus Sars-Cov-2 sont placés dans une chambre seule avec les mesures d'isolement habituelles et sans sur-pression de la chambre. Si la mère est hospitalisée en réanimation adulte, le nouveau-né est placé en néonatologie pour préparer le retour à domicile, à l'issue de la quarantaine de quatorze jours. Là encore, l'isolement est recommandé et les visites limitées au père ou au représentant légal.

Jérôme Robillard

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