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Très tôt au front face au Covid-19, l'hôpital de Vannes a su garder "un temps d'avance"

Sa montée précoce au front, dès le 1er mars, permet au CH Bretagne-Atlantique d'anticiper plus sereinement une deuxième vague de coronavirus. Par exemple sur l'intérêt de l'oxygénothérapie à haut débit en pneumologie pour décharger la réanimation.Depuis cinq semaines, le CH Bretagne-Atlantique à Vannes (Morbihan) prend en charge des patients atteints du Covid-19. C'est l'un des premiers établissements à avoir dû se mobiliser en France contre le coronavirus, en lien avec la découverte le 1er mars d'un cluster dans le secteur voisin de Crac'h-Auray-La Trinité-sur-Mer, témoigne à froid par communiqué et à Hospimedia l'hôpital breton. Dès le lendemain, le Samu-Centre 15 a vu tripler son nombre d'appels — 4 200 sur une seule journée —, ce qui a nécessité l'appui de médecins généralistes via l'association départementale de permanence des soins (ADPS 56).

La pneumologie en soutien

Ce même jour, un centre de consultations ambulatoire a également été ouvert pour accueillir les cas suspects dans un bâtiment dédié situé à l'entrée de l'hôpital. En quinze jours, plus de 1 400 patients y sont venus en consultation. En parallèle, des zones d'hospitalisation ont été positionnées et le service de réanimation étendu de 12 à 20 lits. Mais surtout, le service de pneumologie a mis en place une technique d'oxygénothérapie à haut débit, qui a permis d'éviter à certains patients atteints d'être pris en charge en unité de soins continus (USC) ou en réanimation. L'intérêt est double : outre que cela maintient libres des lits de réanimation, les soins sont nettement moins pesants pour le patient. Enfin, les personnels, qui ont eu à dépister plus de 50% des cas confirmés en Bretagne et la quasi-totalité de ceux du Morbihan, ont bénéficié d'un appui "soutenu" de l'équipe opérationnelle d'hygiène pour la mise en œuvre des mesures barrières.

Basculé en plan blanc le 13 mars, l'hôpital de Vannes a de nouveau étoffé ses capacités d'accueil, que ce soit en hospitalisation en soins critiques (capacité totale à ce jour de 20 lits en réanimation et 9 lits en USC) ou en médecine et SSR (80 lits disponibles). Au final, l'établissement compte, en cette fin mars, 16 décès liés au coronavirus, 52 patients, soit un quart des cas confirmés, ont nécessité une hospitalisation. Et plus largement, c'est l'ensemble du groupement hospitalier de territoire (GHT) Brocéliande-Atlantique qui s'est mobilisé, ainsi que les structures privées et la médecine de ville pour "construire une stratégie de montée en charge progressive". Si bien qu'au global, tous peuvent accueillir jusqu'à 72 patients atteints du Covid-19 en réanimation et en USC, 17 en pneumologie et plus de 500 en médecine.

La surcharge du Haut-Rhin évitée

Si la tension des débuts est depuis quelque peu retombée, le CH Bretagne-Atlantique ne cache pas que "la découverte rapide du cluster, le dispositif préfectoral quasi imminent de confinement dans la zone et l'application stricte des mesures barrières par les professionnels ont vraisemblablement contribué à freiner l'évolution du nombre de cas".  Et évité la surcharge observée dans le Haut-Rhin (lire notre article). Pour autant, l'établissement reste "très vigilant" face à l'arrivée d'une éventuelle deuxième vague de patients mais conserve désormais, grâce à son expérience passée, "un temps d'avance".

Thomas Quéguiner

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