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Le CHR de Metz-Thionville dessine l'activité hospitalière lors du plateau épidémique

Entre la reprise de certaines chirurgies, la hausse de la fréquentation des urgences et le maintien de lits dédiés au Covid-19, le CHR de Metz-Thionville s'organise, maintenant qu'il atteint le plateau de l'épidémie.Après la montée de l'épidémie de Covid-19, le CHR de Metz-Thionville (Moselle) arrive à une nouvelle étape dans sa gestion de l'épidémie. Lors d'une conférence de presse le 14 avril, Marie-Odile Saillard, sa directrice générale, "confirme l'effet plateau" ressenti la semaine précédente. Si le nombre de patients en réanimation demeure très élevé, environ un tiers des lits — nommés pré-cohorting — dédiés aux patients en attente de confirmation d'une infection au virus Sars-Cov-2 sont vides. "Nous aurions dû revoir ce capacitaire la semaine dernière mais à la veille d'un grand week-end et la maladie n'étant pas bien connue, nous avons pris l'option de ne pas y toucher", détaille-t-elle.

Les entrées pour suspicion de Covid-19 diminuent et l'activité des urgences classiques augmente de nouveau. François Braun, chef de service des urgences, demande dès lors une reconversion de lits de pré-cohorting au profit d'une activité sans lien avec la maladie Covid-19. Une vingtaine de lits, répartis entre Metz et Thionville, sont ainsi susceptibles d'être libérés, rapporte la direction. Quant à l'activité du centre 15, après avoir atteint un pic de 4 500 appels par jour, elle est retombée à environ 900 appels journaliers — contre 800 avant l'épidémie.

Une fenêtre pour la chirurgie

Si les opérations de chirurgie urgentes ont été assurées, le CHR entend réaliser de nouvelles chirurgies, dites "pressées", avant le 11 mai, date fixée du déconfinement. "Les actes déprogrammés et le suivi reculé de certains patients font que des opérations apparaissent comme beaucoup plus urgentes", estime Marie-Odile Saillard. Cette dernière envisage une reprise par palier. Si le premier sera franchi d'ici quelques jours, le second est suspendu aux effets du déconfinement. "Nous avons une fenêtre entre la première et la deuxième vague, si nous ne faisons pas ces chirurgies, elles seront décalées de deux ou trois mois et il s'agira d'un réel préjudice pour la santé de ces patients", abonde Sébastien Gette, le chef de service de réanimation.

Cette reprise partielle de l'activité de chirurgie impose une réorganisation interne. "Nous cherchons à nous coordonner pour que l'ensemble des établissements redémarrent en même temps", avance Marie-Odile Saillard. Il s'agit en premier lieu de bénéficier de nouveaux respirateurs, espérés par le CHR maintenant que la production nationale redémarre. Les appareils de salle de bloc ont en effet été déplacés pour répondre aux besoins de réanimation, qui demeurent pressant en l'absence de baisse du nombre de patients.

La salle de réveil, reconvertie pour accueillir les patients Covid-19 en réanimation, nécessite également une réouverture pour assurer la reprise des chirurgies pressées. "Nous allons refermer les possibilités d'accueil en salle de réveil mais nous ne désarmerons rien. Nous serons en capacité de réactiver les moyens de réanimation en 24 ou 48 heures", assure Marie-Odile Saillard. Cette reconversion de la salle de réveil en accueil de patients Covid-19 est jugée moins complexe qu'un désarmement.

Appel aux libéraux au bénéfice du SSR

Enfin, le CHR doit également relever le défi de la sortie des patients de réanimation. Ces derniers souffrent de pertes musculaires et de dégradation de la fonction motrice nerveuse. Ils nécessitent en ce sens une prise en charge renforcée en réadaptation, alors que les cabinets d'orthophonistes et de kinésithérapeutes libéraux demeurent fermés. En raison des tensions sur les ressources humaines en matière de kinésithérapie dans les SSR de Moselle, Marie-Odile Saillard lance un appel aux professionnels libéraux pour répondre aux besoins en cours d'évaluation. "Ils ont manifesté leur disponibilité trop tôt [au début du confinement] mais il va bientôt être l'heure où nous avons besoin de leurs compétences", estime la directrice générale du CHR.

Jérôme Robillard

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