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Les établissements de santé auront un stock de trois semaines des molécules en tension

La reprise en main par l'État des commandes de cinq molécules utilisées en réanimation se traduit par une première vague de dotation pour disposer de trois semaines de visibilité. Ce délai permettra des ajustements par les ARS.Face à la menace de pénurie sur cinq molécules (deux sédatifs, à savoir le midazolam et le propofol ainsi que trois curares), les commandes sont, à compter de la semaine du 27 avril, centralisées par l'État puis redistribuées aux établissements (lire notre article). Cette répartition repose principalement sur les données d'activité de réanimation au niveau national. Les ARS ont ensuite la charge d'ajuster les stocks pour permettre la reprise de certaines activités chirurgicales et de doter les HAD et services de soins palliatifs pour réaliser des sédations profondes avec le midazolam.

Un message d'alerte rapide sanitaire, daté du 24 avril, précise la mise en œuvre à compter du 27 avril de la première semaine du dispositif. "Les dotations allouées permettront en complément du stock actuel de l’établissement d’atteindre un stock total de trois semaines", rassure ainsi la Direction générale de la santé. Cette première distribution doit ainsi permettre aux ARS de bénéficier de suffisamment de "souplesse" pour modifier le plan de distribution hebdomadaire de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et ajuster les stocks.

Un point de contact dans chaque ARS

Les ARS s'appuieront sur les données quotidiennes transmises par les établissements via la plateforme mapui.fr. Elles "s'assurent qu'un point de contact en leur sein soit connu des établissements de santé pour effectuer cette régulation. Elles mettent en place des dispositifs qui permettent d'assurer la transparence des informations d'allocation et de régulation des stocks entre acteurs", précise le message d'alerte. Elles seront ainsi en mesure de répondre à la demande pour les autres activités de chirurgie et de soins palliatifs. "Le risque de pénurie à court terme doit cependant conduire les établissements à solliciter de manière responsable leur ARS et à envisager toutes les alternatives thérapeutiques disponibles et favoriser l'épargne de doses des médicaments en tension", estime la DGS.

La part des besoins des services autres que la réanimation va ainsi augmenter. Pour mesurer cette hausse des besoins, la Société française d'anesthésie-réanimation (Sfar) et la Société française de pharmacie clinique (SFPC) mènent une enquête flash commune. Sur la base de cette enquête, elles espèrent que l'activité en anesthésie sera prise en compte au niveau national. La DGS prévoit déjà d'étendre le système de déclaration des stocks aux établissements ne disposant pas de service de réanimation mais ne donne pas de date.

Des obligations pour les établissements de santé

Les établissements de santé ont l'obligation de faire renseigner quotidiennement l'état de leurs stocks. "Les établissements de santé n'effectuant pas cette saisie quotidienne ne pourront pas bénéficier d'un approvisionnement en médicaments prioritaires", prévient la direction ministérielle. Enfin, dans chaque établissement, des protocoles d'épargne des doses sont à établir "sans délai". Les commissions et conférences médicales d'établissement en lien avec les pharmacies à usage intérieur jouent ce rôle.

"Ces protocoles doivent également permettre de prévenir le risque d'erreur médicamenteuse lié aux différentes présentations des médicaments prioritaires, y compris pour les spécialités importées en langue étrangère", poursuit la DGS. Certaines spécialités transmises par l'État seront, en effet, dans un conditionnement en langue étrangère avec des posologies différentes. L'ANSM a ainsi déjà émis des informations de sécurité à propos du midazolam et du propofol.

Jérôme Robillard

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